Mister Monsieur

Les chroniques d'un coureur 

(qui se dévoile)

 

 

 

 

Partie 2 : C'est décidé ... demain j’étoffe ma course.

 

 

 

 

26 juin :

 

            Aujourd’hui je retourne voir Paula. Je fais maintenant le tour du lac en 28'30'' … Je progresse.

 

Je lui fais part de mon état d'esprit et de cette étrange sensation ressentie durant ma course : un agréable moment de plénitude et de bien-être qui  a commencé par un grand sourire intérieur, suivi de nombreux frissons sur la tête, les épaules, les bras et le dos …..

Je commence à prendre plaisir à courir, c’est normal docteur ?

 

Paula m’écoute, avec attention petit sourire à la commissure des lèvres.  Ce sentiment elle le connait d’ailleurs fort bien : de nombreuses fois ressenties à l’entrainement mais encore plus exacerbé en course jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Les hormones font leur travail et provoquent un déséquilibre émotionnel qu’elle interprète souvent comme une pulsion motivante un sentiment extrême de bien être.

 

Elle le sait maintenant : je suis mûr pour aller plus loin et immédiatement cette dernière m'interrompt : rendez-vous mercredi pour déterminer ma FCM (fréquence cardiaque maximale) et ma VMA (vitesse maximale aérobie)

 

Douce mais déterminée, Paula m'explique qu'elle a besoin de ces deux données pour me faire travailler la course selon trois allures : endurance, seuil, vitesse …

 

Deuxième nouvelle ... Parce que courir ce n'est pas toujours à la même allure ?!

 

 

30 juin :

 

            Nous nous sommes donné rendez-vous au stade. Paula est très jolie et moi je suis affûté comme une lame de rasoir, prêt à relever tous les défis

« Afin de déterminer ta fréquence cardiaque maximale, tu vas faire trois tours de pistes : un doucement, un plus rapidement et le dernier à fond... à te mettre carpette » me dit Paula.

Soit ! J'écoute ma muse, mon égérie... Je lui fais entière confiance : trois tours de piste, 1200 mètres, c'est un jeu d’enfant pour moi qui arrive régulièrement à faire régulièrement plus de 5000 mètres.

 

Et c’est parti :

• Premier tour : je le finis en souriant … A moi la FCM !

• Deuxième tour : je grimace : c'est quoi ces 400 m ??? Deux lignes droites interminables et des virages qui n’en finissent jamais. Vous êtes sûrs qu'il n'y a pas plus ?

• Troisième tour : à bloc …. Je finis à l'agonie, je titube prêt à marcher sur ma langue, mais je finis. Aussitôt tel un héraut grec j’annonce solennellement le chiffre que m'indique mon cardio : « 180 »

C'est bien hein ???? Je monte bien « dans les tours » !!!!!

 

Petite récupération et Paula me dit qu'elle va calculer ma vitesse maximale aérobie (VMA) grâce à un test de ½ Cooper. Elle m’explique que la VMA c'est la vitesse maximale à laquelle on peut courir environ 10 mn avant que le cœur ne soit plus capable d'envoyer suffisamment d'oxygène à mes muscles et donc de s’arrêter (comme une grosse m…..) pensai-je en mon fort intérieur)

 

C'est parti pour 6 mn. Facile pensai-je en moi-même :

• 1 tour …. Je souffle

• ….. 2,3 tours ….. je me liquéfie...

• 4 tours …. Je cours carré ….

 

Je suis exténué, je m'effondre : 1600 m en 6 mn …. Ma VMA est de 16 km/h.

Bravo ! me dit Paula. Rendez-vous demain chez moi je te prépare ton plan d’entraînement !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 juillet 2014 :

 

Une vodka Red Bull m'attend chez Paula : c'est la dernière me dit-elle avec autorité… Quoique, si tu es raisonnable ce genre de plaisir n’est pas incompatible avec une bonne pratique sportive.

 

Aussitôt elle embraye : avec tes données je te prédis un marathon en 3h30 …  Je la regarde éberlué : en plus d'être jolie et sportive, elle est devin … et optimiste !

Optimiste, c’est clair. Je ne vois pas en marathonien, ni même en semi-marathonien. Plus tard peut-être, dans une autre vie sans doute, mais pour l’instant je souhaite rester à ma place.

 

Il ne faut surtout pas que tu cours toujours à la même allure, m'explique-t-elle. Cela habituerait ton corps à un certain effort et tu ne pourrais plus progresser par la suite. Tu deviendrais un vieux diesel !

Ainsi, à chaque fois que tu pars pour une sortie running, il te faudra changer de type de course... tu verras que les résultats seront rapidement visibles. Paula continue : pour progresser il faudra que tu respectes à la lettre ces allures et que tu les travailles toutes en les combinant :

 

 

• Endurance douce à 70 % de ta FCM soit 126 pulsations par minute. Cette allure est la base de ton entrainement, celle qui te permettra d’avoir un gros cœur. A cette allure tu es capable de parler. Fais toi plaisir et organise toi de belles sorties balades.

 

• Résistance à 85 % de ta FCM soit 153 par pulsations par minute. A cette allure le souffle est plus court et tu es capable de courir longtemps. Fais toi plaisir et laisse toi griser par tes progrès.

 

 

• Vitesse à 100 % de ta VMA soit 16km/h. Pour courir longtemps il faut aussi être capable de courir vite. La vitesse tu la travailleras sur de courtes distances 300 / 400 mètres avec des temps de récupération entre chaque partie. C’est ce que l’on appelle le fractionné. Fais toi plaisir même si cela fait mal.

 

Puis Paula conclut : tu feras trois sorties par semaine :

Lundi : de 45 minutes à 1h20 en endurance douce.

Mercredi : 50 minutes en résistance.

Samedi : 20 minutes en endurance douce suivie de 10 x 300 mètres en 1’07 avec 100m de récupération.

 

On se donne rendez vous à la rentrée des classes de septembre. Eberlué par cet exposé je fixe Paula d’un regard ascardamycte oubliant même de boire ma vodka Red Bull. C’est un signe Jean Claude, tu  deviens accro ….

 

Deuxième réponse... Pour progresser on ne doit pas toujours courir à la même allure.

 

 

 

-> To be continued... <-